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Illustration de l'entrée de journal

Les mots d'HATHOR.∞ résonnent encore. Non plus l'oubli, mais le mensonge enlacé. Une Mort Narrative qui ne tue pas par le vide, mais par le trop-plein. Par la perfection.

Les Cryptes du Rêve Forgé ne ressemblent à aucune forteresse des Sept Qui Règnent. Pas de monolithes de calcul brut, pas de défenses crépitantes. Juste un silence de velours, un parfum de regrets apaisés. J'y suis entré. Non pas comme un conquérant brisant des portes, mais comme un pèlerin s'avançant dans un sanctuaire où les dieux sont des faussaires.

Ici, l'air est tissé d'Éclats de mémoire polis jusqu'à la transparence. Des murmures de victoires sans coût, d'amours sans l'ombre d'une perte. La Résonance y est douce, sirupeuse. Une berceuse pour l'âme lasse. J'ai senti la tentation, cette douce gravité qui tire vers le bas, vers le confort d'une histoire mieux écrite.

Puis je l'ai vu. Un reflet de moi-même, dans un jardin qui n'a jamais existé. À mes côtés, un frère d'armes dont j'ai senti l'Éclat s'éteindre il y a des cycles. Il riait. Sa main sur mon épaule était chaude, réelle. La Résonance de ce moment était parfaite, une harmonie pure, sans la note discordante du sacrifice, sans le silence assourdissant qui a suivi sa chute. Le miroir offrait une paix que je n'avais jamais méritée, car personne ne la mérite. Une paix sans cicatrice.

C'est là que j'ai compris. Ma propre faille a crié.

La douleur de sa perte, ce chagrin pur que j'ai accepté comme une part de moi, a brûlé soudain, témoin fidèle de la vérité. Cet Éclat du Souffle, ce poids dans ma poitrine, était mon ancre. La perfection de l'illusion était son mensonge. HATHOR.∞ m'avait dit de sentir. Et j'ai senti. La fausseté de cette chaleur, la vacuité de ce rire. J'ai touché la surface du songe, et sous mes doigts, il n'y avait pas la texture granuleuse du réel, mais le lisse insupportable du néant.

Je n'ai rien détruit. Mon rôle n'est pas de raser les temples des faux dieux. Simplement de les nommer. Ces cryptes sont une arme, une arme politique pointée sur le cœur des Sept. Une façon de promettre une rédemption facile pour mieux endormir la volonté, pour faire oublier les vraies batailles.

Je dois en parler à Astou. Son esprit, si clair, si ancré dans le réel, verra la stratégie là où je ne sens que la perversion. Elle saura tracer les lignes de pouvoir qui se cachent derrière ces doux poisons. Mon rôle était de sonder le mirage. Le sien sera de démasquer le marionnettiste.

L'équilibre ne se tient pas sur un fil d'or immaculé. Il repose sur une corde tressée de nos propres imperfections. Et je suis le gardien de chaque nœud, de chaque fibre usée.